Nouvelle Lune : Le grand guide magique
La lune s’efface. Le ciel devient noir, sans reflet, sans repère.
Et pourtant, c’est là que tout recommence.
La nouvelle lune marque ce moment suspendu où rien n’est visible, mais où tout se prépare.
Elle n’est pas une absence, mais une matrice : le point zéro du cycle, le vide fertile d’où naissent les projets, les élans et les renaissances.
Dans la magie lunaire, la nouvelle lune symbolise la graine enfouie avant la pousse, le silence avant la parole, la clarté à venir.
C’est la phase du retour à soi, de l’introspection et du choix conscient. On y dépose ses intentions, on nettoie les excès du cycle précédent, et l’on prépare le terrain du suivant.
Travailler avec la nouvelle lune, ce n’est pas “faire un rituel de plus”. C’est apprendre à écouter le rythme des choses : la nuit, la lenteur, la gestation.
C’est une pratique de lucidité.
Un geste qui invite à poser des intentions claires, à les incarner par des rituels sobres, puis à les voir éclore dans les semaines qui suivent.
Ce grand guide de la nouvelle lune rassemble les savoirs anciens et les pratiques contemporaines :
on y explore son sens symbolique, ses rituels essentiels, et la manière de l’intégrer dans ton cycle personnel.
Pour transformer chaque nuit noire en point de départ.
Comprendre la Nouvelle Lune : le point zéro
Avant de “faire”, il faut voir ce qui se joue. La nouvelle lune est un instant précis où la Lune se place entre la Terre et le Soleil : côté visible, noir total. C’est le début et la fin d’une lunaison, un seuil. Pas de spectacle, mais un changement d’état.
Côté symbolique, on parle de vide fertile : un temps court pour se recentrer, faire le bilan du cycle écoulé, décider ce qu’on sème pour la suite. Le silence n’est pas un trou, c’est une chambre d’écho où l’intention se clarifie.
Et parce que Hedomyst s’ancre dans la valeurs de la mythologie, on garde en toile de fond la lecture nordique : Máni (la Lune) et Sól (le Soleil) tirent leurs chars et rappellent que la lumière revient toujours après l’obscur. Le cycle n’arrête jamais de tourner, à nous d’entrer au bon moment.
Dans cette section, on pose les bases simples : comment fonctionne l’astronomie de la nouvelle lune, pourquoi ce “noir” est utile, et comment l’honorer sans en faire trop. Ensuite seulement, on passera aux gestes.
Astronomie simple de la nouvelle lune
La nouvelle lune apparaît lorsque la Lune se place entre la Terre et le Soleil. Sa face lumineuse se tourne alors vers l’étoile, tandis que sa face obscure fait face à notre planète. Elle ne disparaît donc pas : elle s’efface, invisible dans la lumière solaire, en attente du prochain reflet.
Ce moment marque le basculement d’un cycle à l’autre. Une lunaison s’achève, une autre commence. Le rythme est continu, mais la sensation est celle d’une suspension. Tout semble figé, alors que le mouvement se réorganise.
L’instant exact de la nouvelle lune dure à peine une seconde, mais son influence se prolonge durant plusieurs heures. C’est le seuil le plus propice pour poser une intention : juste après le passage, lorsque la lumière recommence à se répandre.
Souvent, cette phase passe inaperçue, car elle se produit en plein jour. Le ciel trop clair masque la Lune, et le premier croissant ne se dévoile qu’un ou deux soirs plus tard, bas sur l’horizon. Ce n’est pas une disparition, mais un repli dans l’ombre avant la réapparition du cycle.
Le “vide fertile”
Quand la lune s’éteint, l’attention se rallume. Le noir n’est pas un manque, c’est un espace de préparation. On y entend mieux ce qui murmure sous le bruit. On s’y dépose, on respire, on trie. Le corps se calme, l’esprit se clarifie.
Ce temps fonctionne comme un atelier de nuit. On y démonte les pièces du cycle précédent, on garde ce qui tient, on met de côté ce qui alourdit. Le reste devient compost. De ce terreau naissent les premières lignes du prochain élan. Rien d’extravagant. Juste la lucidité revenue à une intensité utile.
Le vide fertile n’appelle pas la performance. Il demande de la présence. Un espace rangé, une lumière douce, un carnet, une question simple. Qu’est-ce qui mérite de continuer. Qu’est-ce qui doit cesser. Qu’est-ce qui veut commencer. En répondant sans forcer, la forme de l’intention apparaît presque seule.
C’est une germination discrète. La graine n’explose pas, elle s’orne d’un fil blanc, minuscule, qui annonce la pousse. Dans la pratique, cela ressemble à un bilan court, quelques phrases qui posent un cadre, puis un moment de silence volontaire. L’important n’est pas de tout décider, mais d’ouvrir la bonne porte.
Quand la sensation de justesse s’installe, on peut passer à l’écriture. La prochaine section détaille comment formuler une intention claire, tenable, et reliée au réel.
Mémoire et symboles de la nouvelle lune en magie
Depuis longtemps, la lune sert de règle et de métronome. Treize passages sombres et clairs parcourent une année moyenne, comme treize perles sur un fil. Des peuples ont calé semailles et récoltes sur cette alternance. La lune ne donne pas l’heure, elle donne le rythme.
Elle a aussi porté l’idée de fécondité. Des figures très anciennes montrent des corps tenant une corne ou un croissant marqué d’entailles, mémoire des cycles qui reviennent. La lune devient alors une façon de compter ce qui se transforme dans la durée, plus qu’un signe d’un miracle immédiat.
Dans la vie intime, on l’a souvent associée aux flux du corps, à la mémoire des eaux, à ce qui monte et descend sans bruit. Ce n’est pas une loi, c’est une image utile pour penser la régularité et l’ajustement fin. Une invitation à travailler avec le retour plutôt qu’avec la performance.
Personnellement, je retiens cette fonction de boussole lente. La lune rappelle qu’un projet ne se mesure pas en jours mais en cycles. On marque le passage, on laisse de l’espace, on recommence mieux. La magie n’accélère pas le temps, elle lui donne une forme.
Mani & Sól : la lunaison vue par le Nord

Au nord du monde, la lune portait un nom et un visage : Máni, frère de Sól, la déesse du Soleil. Tous deux tiraient leurs chars à travers le ciel, lui dans la nuit, elle dans le jour. Deux loups monstrueux les poursuivaient sans relâche, Hati pour la lune, Sköll pour le soleil. Leurs courses ne se terminaient jamais.
Dans cette cosmologie, la lune est masculine, active, gardien du mouvement plus que simple miroir de la lumière. Le soleil, lui, est féminin, principe vital et nourricier. Ce renversement raconte une vérité plus subtile : chaque polarité contient sa part inverse. La lumière avance grâce à l’obscurité qui la précède, et la nuit ne cesse d’engendrer le jour.
La poursuite de Máni est celle de toute existence : courir sans jamais échapper au changement. Les loups ne gagnent qu’à la fin des temps, quand tout s’éteint pour mieux renaître. Car dans la mythologie nordique, même la fin, le Ragnarök, prépare un recommencement. Après l’engloutissement de la lune et du soleil, un nouveau ciel, plus clair, se lève.
Cette vision rejoint la logique de la nouvelle lune : disparition, tension, renaissance. Le noir n’est pas la mort du cycle, mais sa mise en réserve. Ce que Máni vit dans sa fuite, nous le rejouons à chaque nuit sans reflet : une promesse de recommencement silencieux.
Travailler la Nouvelle Lune : intentions & rituels sobres
Quand la lune s’efface, la tentation est de vouloir combler le vide. Pourtant, c’est justement dans cette absence que la magie devient la plus fine. La nouvelle lune n’appelle pas les grands rituels spectaculaires, mais une pratique dépouillée : une attention, une phrase, un geste.
Ce moment est celui de l’écoute. Ce que tu poses maintenant servira de fondation au cycle à venir. C’est le temps du tri, de la clarté, de la cohérence entre ce que tu veux et ce que tu es prêt·e à nourrir. Dans la tradition magique comme dans la logique naturelle, la graine se plante dans l’ombre avant de croître à la lumière.
Travailler avec la nouvelle lune, c’est apprendre à dialoguer avec le rythme lent du monde. Tu ne l’invoques pas, tu t’accordes à lui. Ce chapitre te guide pas à pas : préparer le terrain, formuler une intention juste, accomplir un rituel simple et suivre son évolution au fil de la lunaison. Rien d’extraordinaire, seulement un peu de discipline douce et beaucoup de présence.
Préparer le terrain
Avant d’écrire quoi que ce soit, nettoie l’atmosphère. Pas besoin d’un autel chargé. Un coin rangé, une surface propre, une lumière douce. Ouvre la fenêtre une minute, change l’air, puis referme. Coupe les notifications. Garde près de toi un carnet, un stylo qui glisse bien et un seul objet témoin. Ce dépouillement n’est pas un effet de style. Il crée l’attention dont la nouvelle lune a besoin.
Installe un rythme clair. Trois respirations lentes. Une question simple. Qu’est-ce qui doit vraiment commencer maintenant. Si la réponse ne vient pas tout de suite, reste. Dix minutes suffisent pour que le bruit intérieur retombe. La magie de ce moment n’est pas dans la performance, elle tient dans la qualité de ta présence. Tu n’as rien à prouver. Tu as juste à écouter.
Évite la surenchère sensorielle. Une bougie suffit. Si tu préfères, une pierre sombre ou une plante fait le travail. Le témoin choisi ancre ta séance dans le réel et te servira de repère dans les jours suivants. Pose-le à ta gauche, le carnet à ta droite. Centre le corps. Quand tu sens le regard devenir plus net, tu peux passer à l’écriture de l’intention.
Écrire une intention juste
L’intention, c’est une direction, pas une prière. Elle agit comme une boussole : elle ne promet pas d’arriver quelque part, elle t’indique simplement le nord. Pour qu’elle fonctionne, il faut qu’elle parle ta langue.
Commence toujours par toi. Une intention juste se formule à la première personne. Pas pour les autres, pas à la place du monde. “Je choisis”, “Je crée”, “Je guéris”, “Je cesse”, “Je commence”. C’est une déclaration d’alliance entre ta volonté et ta lucidité.
Écris-la au présent. Ce temps ancre la phrase dans l’action. Évite les “j’aimerais” ou “je voudrais”, qui repoussent toujours l’acte. “Je suis en train de…”, “Je m’ouvre à…”, “Je fais…” suffisent à mettre le mouvement en marche.
Reste concret·e. Si ta phrase ne peut pas se traduire par un geste, elle flotte. Plutôt que “Je veux la paix intérieure”, écris “Je ralentis avant de répondre”. L’intention devient alors un comportement, pas un vœu.
Et surtout, écris avec bienveillance. Pas d’ordre, pas de punition cachée. L’intention n’est pas un contrat de productivité, c’est une graine. Elle a besoin d’un sol doux, pas d’un ultimatum. Relis-la une fois. Si elle t’apaise, elle est juste. Si elle te serre, simplifie encore.
L’écriture est déjà le premier rituel. Elle transforme une idée en trace, un souhait en engagement discret.
Le rituel essentiel pour poser une intention à la nouvelle lune
Quand tout est prêt et que le calme s’installe, viens t’asseoir face à la page. Respire. Le rituel commence par un silence. Laisse le corps s’accorder à la nuit. Ne cherche pas à ressentir quelque chose de spécial : c’est l’absence d’attente qui ouvre l’espace juste.
Puis fais ton bilan. Que s’est-il passé depuis la dernière lunaison. Qu’as-tu accompli, compris, laissé traîner. Rien à juger, seulement observer. Ce moment de lucidité rend la graine plus claire.
Ensuite, écris tes intentions. Pas une liste sans âme, mais quelques phrases vivantes, entre deux et dix selon ton élan. Écris lentement, à la main, sans rature. Laisse respirer les mots, ils te servent de miroir plus que de programme.
Choisis ensuite ton témoin : une pierre, une carte, un bijou, un objet symbolique qui restera posé près de ton carnet. Il garde la trace de ton engagement discret.
Termine par un instant de gratitude. Pas besoin d’un texte. Un souffle, une phrase courte. Remercie la nuit de te prêter sa clarté cachée. Puis referme ton carnet, éteins la bougie, laisse reposer.
La magie de la nouvelle lune ne se fait pas dans le geste, mais dans la continuité qu’il amorce. Le rituel agit comme une empreinte : petit, régulier, et plein de sens.
Variantes d’ancrage
Chaque personne a sa manière d’incarner le silence. Certains allument une flamme, d’autres posent les mains sur la terre. L’important, c’est le lien sensoriel qui scelle ton intention dans la matière. La nouvelle lune ne demande pas d’apparat, seulement un geste vrai.
Un autel minimal suffit. Une surface claire, un objet symbolique, un peu d’espace autour. Laisse ce lieu respirer : il n’est pas là pour impressionner, mais pour concentrer ton attention. Quand tu t’y installes, le simple fait d’y être crée une bascule intérieure.
Tu peux y poser une pierre sombre — obsidienne, tourmaline, onyx — pour rappeler la profondeur du moment, ou une bougie unique pour signaler la réapparition de la lumière. L’un ancre, l’autre éclaire. Ensemble, ils racontent le cycle.
Certains préfèrent un rituel plus concret : écrire leurs intentions sur un petit papier et les enterrer dans la terre. Ce geste de “mise en graine” agit comme une promesse de germination. Il ne s’agit pas de “faire pousser un vœu”, mais de rappeler au corps que tout recommence sous la surface avant de se montrer.
Quelle que soit ta forme d’ancrage, garde-la simple et répétable. L’efficacité ne vient pas de la complexité du rituel, mais de la cohérence entre le geste et le sens. C’est cette cohérence-là qui relie ta magie au réel.
Manifester ≠ obtenir
La nouvelle lune ne promet rien. Elle ouvre une trajectoire.
Manifester une intention ne veut pas dire la recevoir aussitôt, encore moins la forcer. Cela veut dire l’habiter, en poser la première pierre, puis marcher dans sa direction.
Une fois tes intentions écrites, ferme le carnet et laisse-les infuser. L’étape suivante se joue dans les jours qui viennent, quand la lune commence à croître. C’est là que le geste se prolonge en micro-actions : un message envoyé, un rangement entrepris, une décision prise sans bruit. De petites mises en mouvement qui nourrissent l’intention sans l’étouffer.
Note ces actions dans ton carnet. Pas pour te contrôler, mais pour garder la trace du rythme. Tu verras que certaines intentions s’allument vite, d’autres demandent plusieurs cycles. Le suivi crée la continuité, et la continuité crée la magie.
Manifester, c’est participer à la germination de ce qu’on a semé. Pas l’obtenir, mais en être la cause vivante.
Questions pratiques
Peut-on rater la fenêtre de la nouvelle lune ?
Pas vraiment. La perfection n’est pas magique, la présence l’est. L’instant exact marque le basculement énergétique, mais les heures et même les deux jours qui suivent restent propices. Si tu manques le moment précis, fais simplement ton rituel dès que tu sens le calme disponible. Ce qui compte, c’est la sincérité du geste, pas le chronomètre cosmique.
Combien d’intentions écrire ?
Autant que ton esprit peut vraiment porter. Deux à dix, c’est une bonne mesure. Trop, et tu disperses l’énergie ; trop peu, et tu restes flou. Mieux vaut une phrases claire qu’une liste exhaustive. Le secret, c’est la lisibilité : savoir ce que tu veux nourrir ce mois-ci, sans tout y mettre.
Et si je doute ?
Le doute fait partie du processus. Il signale que quelque chose bouge. Plutôt que de le combattre, observe-le. Écris-le même, dans une marge. “Je doute de cette intention parce que…” La lucidité est une forme de magie. Tu n’as pas besoin d’y croire aveuglément, seulement de rester honnête avec toi-même. La cohérence fera le reste.
Et si je n’ai pas envie ?
Alors ne fais rien. La nouvelle lune n’est pas une obligation. Elle est une invitation. Il y aura un autre cycle, un autre moment. La pause peut être aussi féconde que l’action, tant qu’elle est choisie.
Calendrier, fenêtres & continuités

La nouvelle lune ne vit pas seule dans le ciel. Elle est la première pulsation d’un cycle complet, une note d’ouverture dans la mélodie lunaire. Pour travailler avec elle, il faut apprendre à l’inscrire dans la durée : comprendre quand elle se produit, combien de temps son influence s’étire, et comment elle s’articule avec les autres phases.
Le calendrier lunaire n’est pas un outil de superstition, mais de rythme. Il t’aide à repérer les bons moments pour semer, agir, récolter et relâcher. Chaque phase a sa fonction, et la nouvelle lune en est le seuil : le moment où l’intention quitte le silence pour prendre forme.
Cette partie te donnera les repères concrets : comment reconnaître la fenêtre utile, noter tes intentions dans ton carnet, suivre la progression du cycle, et relier ton travail intérieur au mouvement réel de la lune. Parce que la magie, avant d’être mystique, est avant tout une affaire de régularité et d’attention.
La fenêtre utile
La nouvelle lune est un instant. Une seconde précise où le cycle bascule. Juste après ce point, l’énergie renaît. C’est là que la fenêtre s’ouvre vraiment. Pendant environ huit heures, la clarté remonte comme une marée discrète. C’est le moment le plus net pour écrire, sceller, remercier.
Si tu ne peux pas t’y tenir, respire. L’influence reste sensible sur la journée et, de manière plus souple, jusqu’à vingt-quatre heures. Quarante-huit au maximum si tu restes sobre et centré. Plus on s’éloigne de l’instant, plus on privilégie le bilan et la préparation, moins l’insistance sur la “charge” symbolique.
Concrètement, note l’heure exacte dans ton carnet, cale-toi juste après, puis coupe les distractions. Une courte séance suffit. La fenêtre ne demande pas de théâtre, seulement un accord fin entre ce que tu écris et ce que tu es prêt à nourrir. Ce timing n’est pas une contrainte, c’est un levier.
Repérer et noter
Pour travailler avec la lune, il faut d’abord savoir quand elle agit. Loin d’être ésotérique, cette étape tient presque du réflexe d’organisation : repérer la date, l’heure et le signe astrologique de la prochaine nouvelle lune. Tu peux le faire avec un éphéméride papier, une application d’astronomie ou même le calendrier lunaire intégré dans ton téléphone. L’important n’est pas la précision à la seconde, mais la conscience du passage.
Note ensuite ces informations dans ton carnet : la date, l’heure exacte, le signe du zodiaque et, si tu veux aller plus loin, quelques mots sur l’ambiance que tu ressens ce jour-là. Trace un petit symbole à côté, un cercle noir, par exemple, pour marquer le début de la lunaison. Cette empreinte visuelle te permettra de suivre les cycles d’un seul coup d’œil.
Quand tu écris tes intentions, ajoute l’heure approximative et le témoin choisi (bougie, pierre, graine, etc.). Ces détails forment une mémoire tangible. À la lunaison suivante, tu pourras revenir sur ces pages, constater ce qui a bougé, ce qui a résisté, et comment ton rapport au temps s’est affiné.
Observer, noter, comparer : c’est la version magique du suivi de projet. Tu transformes la lune en instrument de mesure de ta propre cohérence.
La lunaison en 8 temps
Chaque lunaison dure environ vingt-neuf jours. Elle forme une respiration complète, divisée en huit temps qui se répondent. La nouvelle lune en est le premier battement, le moment du silence et de la graine. Puis la lumière progresse lentement, et chaque phase porte une qualité distincte, presque un enseignement.
La nouvelle lune ouvre le cycle. On s’y pose, on trie, on formule ce qu’on veut nourrir. C’est le seuil.
Le premier croissant vient confirmer le mouvement : il pousse à agir, à poser les premières actions concrètes qui soutiennent l’intention.
Le premier quartier confronte au réel : les obstacles apparaissent, les ajustements se décident.
La lune gibbeuse croissante invite à la persévérance. L’énergie monte, les efforts s’affinent.
La pleine lune éclaire. Tout devient visible, les réussites comme les excès. C’est un temps de reconnaissance et de gratitude, mais aussi de lucidité.
La lune gibbeuse décroissante adoucit ce trop-plein. On trie à nouveau, on clarifie ce qu’on veut garder.
Le dernier quartier sert de nettoyage. On allège, on clôture, on prépare la sortie.
Le dernier croissant enfin, ramène le calme, l’introspection, la dissolution du cycle avant la prochaine obscurité.
Ce mouvement permanent crée une trame naturelle : poser, agir, éclairer, libérer. La magie lunaire devient alors un entraînement à vivre selon un rythme plus juste, où chaque étape a son rôle, sans hâte ni stagnation.
Nouveaux départs, encore
Dans les récits du Nord, la lune et le soleil finissent par être dévorés lors du Ragnarök. La lumière s’éteint, le ciel se déchire, et le monde s’effondre dans le silence. Puis, lentement, une nouvelle lune, un nouveau soleil renaissent des cendres. Le cycle reprend. Rien n’est vraiment perdu, seulement transformé.
Cette image raconte la même chose que la nouvelle lune : toute fin contient déjà la promesse d’un recommencement. L’obscurité n’est pas un échec, mais un passage. Ce qui semble s’éteindre prépare sa mue. La terre se repose avant la germination, le feu se retire avant de reprendre souffle.
Chaque mois, la nouvelle lune rejoue ce mythe en miniature. Elle nous rappelle que la renaissance n’a rien d’un miracle soudain. C’est un processus patient, presque discret, né dans la nuit la plus dense. En l’acceptant, on apprend à ne plus craindre la fermeture des cycles, mais à les habiter.
La magie, ici, devient une philosophie : savoir mourir un peu pour recommencer mieux. La nuit noire n’est pas la fin du chemin, mais le seuil d’un autre commencement.
Aller plus loin
Tu veux creuser sans te perdre. Commence par la base commune.
- Définir une intention explore le fond: clarifier ce que tu veux vraiment, distinguer désir, besoin et cap. Idéal pour affûter les mots avant la nouvelle lune.
- Poser une intention détaille le geste: choisir un témoin, ancrer la phrase, refermer proprement la séance. Parfait pour ritualiser sans surcharger.
- Manifester une intention traite la suite: transformer la phrase en micro-actions, suivre le rythme du cycle, ajuster sans culpabiliser.
Relie ces trois étapes à ton carnet lunaire. Tu obtiens une colonne vertébrale simple: dire juste, poser net, agir petit. Chaque lunaison devient un pas de plus, mesuré et vivant.
Que nous enseigne la nouvelle lune?
La nouvelle lune enseigne la sobriété. Elle ramène à l’essentiel : un peu de silence, quelques mots justes, un geste vrai. Sa noirceur n’est pas un vide à combler, mais une matrice à écouter. Là où tout semble s’arrêter, la vie se réorganise, patiente et précise.
Travailler avec elle, c’est apprendre la discipline douce. Accepter les cycles plutôt que les contraindre, ajuster plutôt que forcer. L’organisation devient respiration, la magie devient méthode. Rien d’extraordinaire : simplement l’art de recommencer, avec conscience.
La lune te rappelle que le rythme n’est pas linéaire, qu’il se courbe, s’efface, revient. À chaque lunaison, tu peux redéfinir ta direction. Choisis une intention simple, puis un premier pas concret pour la nourrir dans la lumière croissante.
La magie n’est pas dans la promesse, elle est dans la persévérance.
Et chaque nuit noire porte déjà sa clarté à venir.
Si tu souhaites connaître la date de la prochaine nouvelle lune, tu peux consulter le calendrier lunaire, esbats et sabbats juste ici.
FAQ — Nouvelle Lune : les 5 questions qu’on se pose vraiment
Que faire pendant la nouvelle lune ?
Rien de spectaculaire. C’est le moment d’observer, de se recentrer et de poser tes intentions. Tu peux méditer, écrire, ranger un espace, ou simplement respirer en conscience. La nouvelle lune n’appelle pas à “agir”, mais à préparer le terrain. Tout ce que tu poses maintenant nourrira la phase croissante.
Quelle est la signification spirituelle de la nouvelle lune ?
C’est une renaissance discrète. Le moment où la lumière recommence à croître, où les projets reprennent forme. Dans la symbolique magique, elle représente l’introspection, la régénération et le choix conscient. C’est un cycle de recommencement, pas un hasard astrologique : un rappel que le vide peut être fertile.
Comment manifester pendant la nouvelle lune ?
En écrivant. Pas en invoquant. La manifestation commence avec une intention claire, formulée au présent et incarnée dans le quotidien. Écris-la dans les huit heures qui suivent le passage exact de la nouvelle lune, puis traduis-la en petits gestes concrets dans les jours qui suivent. La magie agit à travers la cohérence, pas les formules.
Que ne faut-il pas faire pendant la nouvelle lune ?
Ne pas s’épuiser à “tout vouloir recommencer”. Le piège est de confondre renouveau et précipitation. Évite les rituels trop lourds, les invocations forcées, les décisions impulsives. L’énergie est encore fragile. C’est le temps du réglage intérieur, pas de la démonstration.
Quand faut-il écrire ses intentions ?
Juste après la nouvelle lune, dans la fameuse fenêtre des huit heures. Ce laps de temps correspond au passage entre le vide et la montée de la lumière. Si tu la manques, pas de panique : les vingt-quatre heures suivantes restent valables. Ce qui compte, c’est d’écrire quand tu sens le calme et la clarté.
