De la blessure à la lumière
Philosophie & Vision

De la blessure à la lumière : apprendre à marcher dans le feu

Je ne sais pas si je suis née comme ça ou si la vie m’a juste forgée à coups de marteau, mais le résultat est là : je ressens tout, fort.

Le monde, pour moi, n’a pas de bouton “volume moyen”. Il est tout le temps à fond : émotions, sons, relations, doutes, beauté. Une hypersensibilité qui oscille entre don d’observation et épuisement sensoriel. On peut appeler ça comme on veut (HPE, zèbre, trop, intense), moi j’appelle ça “vivre sans amortisseur branchée sur le 220V”.

Et pourtant, malgré les virages, j’avance. Pas toujours droite, pas toujours élégante, mais toujours debout.

Cet article fait partie de l’évènement De la blessure à la lumière — un chemin vers soi organisé par Beni, du site Éveil des hypersensibles. Elle accompagne les hypersensibles à révéler la force de leur hypersensibilité et à créer une vie alignée avec leur véritable essence. J’apprécie beaucoup ce site et j’ai trouvé cet article particulièrement pertinent : Comment dépasser l’ego quand on est hypersensible.

Vivre avec le chaos comme terrain de jeu

Je n’ai pas grandi dans un décor paisible. Disons que la stabilité n’a jamais été le thème central de ma vie.
J’ai vite compris que certaines existences n’étaient pas linéaires, et que la mienne ressemblerait plus à une route cabossée qu’à une autoroute. Il y a eu des moments durs, bien sûr, les genres de virages qu’on ne raconte plus dans les détails parce qu’ils n’ont plus besoin de spectacle et ont déjà pris trop de place.

Mais je crois que c’est ça qui m’a construite : apprendre à faire avec. À improviser. À m’adapter.
À comprendre que tomber n’est pas un drame, c’est une étape. Peu importe la cause : une déception, une rupture, une trahison, une fatigue extrême, une perte. Ce qui compte, c’est le réflexe après la chute. La résilience.

Je crois profondément qu’on a tous, quelque part, un petit Phoenix planqué sous les cendres.
Certains jours il dort, d’autres il crame tout, mais il est là. Moi, je l’ai tatoué sur mon bras pour me rappeler qu’il existe.

Le matin où j’ai choisi d’avancer

Beaucoup te diront qu’il ne suffit pas de décider d’aller mieux pour que ça arrive.
Moi, je dis que des fois, si. Parce que c’est exactement ce que j’ai fait. Et pourtant, nombreux étaient celles et ceux qui m’avaient déjà jeté un sort: « elle ne s’en sortira jamais. »

Un matin, j’en ai eu marre de me débattre. Marre de tourner en rond dans mes propres pensées. Marre de mal respirer. Marre de mal vivre.
Je me suis regardée dans la glace et je me suis dit stop.
Tu as deux options : continuer à subir ou te remettre dans le jeu. Vivre ou dériver.
Ce n’était pas une révélation mystique. Pas de violons ni de lumière divine dans la salle de bain.
Juste une phrase, une décision.
Et à partir de là, j’ai recommencé à avancer.
Un pas, puis un autre. Une journée, puis la suivante.
Il n’y a pas eu de miracle, juste un choix répété.
La volonté ne crie pas, elle s’obstine.

Traverser l’ombre sans y perdre la vue

On parle beaucoup de lumière, rarement de ce qu’il faut traverser avant.
L’ombre, pour moi, ce n’est pas un concept poétique : c’est le moment où plus rien ne fait sens, mais où on avance quand même.
C’est la marche lente, les jours gris, le silence qu’on apprend à apprivoiser.
Et surtout, c’est l’effort de chercher le levier qui fera tourner la roue, au lieu d’attendre de trébucher dessus par hasard (ou de ne pas le trouver du tout).
Traverser l’ombre, c’est ça : rester curieux même quand tout semble figé. Se dire “ok, là c’est moche”, mais continuer à bouger pour que le paysage finisse par changer.
La roue tourne toujours. À condition qu’on lui donne un petit coup de pouce.

L’intention comme boussole

Je ne me considère pas malade.
Une vie faite d’épreuves et de sensibilité, ce n’est pas une pathologie, c’est un terrain d’entraînement.
Et avec le temps, j’ai trouvé ma méthode pour ne plus subir ce trop-plein : les intentions.

Pas la version perchée du mot, pas “je manifeste l’univers”, non.
La version lucide et pragmatique : décider ce que je veux voir pousser dans ma vie, puis agir en cohérence avec ça.
Les runes, la philosophie du Nord, la magie sensorielle… tout ça m’a offert un langage pour décrire des choses que je vivais déjà intuitivement.
Rien de magique au sens simpliste. Juste une manière d’être actrice de ma vie au lieu d’en être spectatrice.
Aujourd’hui, poser une intention, c’est choisir une direction et y mettre du sens, même quand la route est encore floue.

La beauté dans les cicatrices

Mes cicatrices, je ne cherche pas à les cacher.
Elles ne me définissent pas, mais elles me rappellent d’où je viens.
Comme dirait mon psy, « on a tous des casseroles, mais on ne peut pas se balader avec toute la batterie de cuisine tout le temps. »
Certaines casseroles, je les ai posées sur le bord du chemin. D’autres, je les ai recyclées.
Elles font partie du décor, elles tintent un peu, mais elles ne me freinent plus.
Elles sont la preuve que je suis encore en mouvement.

Je crois que c’est ça, la beauté des cicatrices : elles prouvent qu’on a déjà gagné plusieurs fois sans s’en vanter.
Elles rappellent que la fatalité n’a pas eu le dernier mot.
Et elles murmurent qu’on peut toujours recommencer.

La lumière brute

Je ne crois pas à la perfection ni à la guérison finale.
Je crois au mouvement, à la reconstruction constante, à l’art de se réinventer sans tout renier.
Je crois qu’on peut être lucide, cabossé, et quand même lumineux.
Et que la lumière, ce n’est pas une promesse : c’est un feu qu’on entretient à sa manière, parfois vacillant, mais bien réel.

Je ne suis pas un modèle. Je suis une survivante qui a décidé que sa vie ne serait pas une excuse.
Et chaque fois que je choisis une intention, que je fabrique quelque chose, que je relève un défi, je sens ce feu reprendre.
Peu importe ce que la vie envoie, je continuerai à danser dans le brasier, et à en faire de la lumière.

Si ça t’a touchée…Fais tourner la flamme.

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