
Comment on appelle un groupe de sorcières et est-ce obligatoire?
Tu t’intéresses à la magie et tu as sûrement vu ces photos de cercle à la pleine lune. Un groupe de sorcières, souvent réuni autour d’un feu de joie, en cercle, mains liées, qui danse autour des flammes ou d’un autel.
Ces images te font peut-être envie… ou peur. Surtout, elles soulèvent des questions. Est-ce juste pour les célébrations, style sabbat entre copines? Est-ce que ça fonctionne comme une “église”, avec des règles, des rendez-vous et un petit bureau des plaintes? Et surtout: est-ce obligatoire de rejoindre un groupe de sorcières pour pratiquer “légalement” sans être maudit sur 17 générations?
Dans cet article, je t’explique d’abord simplement ce qu’est un groupe de sorcières. Ensuite, j’ouvre une petite porte secrète vers ton cercle intérieur, à activer quand tu veux, où tu veux : ton Coven of One.
Comment on appelle un groupe de sorcières?
Un groupe de sorcières s’appelle un coven. Le mot vient de l’anglo-normand covent (issu du latin conventum, qui veut dire “se rassembler”). À l’origine, il désignait plutôt un couvent religieux. Puis, à force d’histoires et de procès, il a fini par coller à l’image des sorcières qui se réunissaient la nuit.
Isobel Gowdie et son coven imaginaire
En 1662, en Écosse, une femme nommée Isobel Gowdie est jugée pour sorcellerie. Ses confessions, faites probablement sous pression, sont parmi les plus détaillées qu’on ait conservées. Elle raconte avoir participé à des rituels, rencontré des fées, pris part à des sabbats nocturnes. Et dans son récit, elle utilise le mot coven pour désigner son groupe de sorcières.
C’est un témoignage marquant, parce qu’il donne déjà une image très vivante de ce que pouvait être, dans l’imaginaire collectif, un cercle de sorcières organisé. Mais attention: rien ne prouve que son “coven” ait réellement existé tel qu’elle le décrit. C’est surtout la trace d’une époque où la peur des sorcières était très forte, et où les récits mêlaient croyances, mythes et aveux forcés.
Walter Scott et la réinvention romantique
Deux siècles plus tard, en 1830, l’écrivain écossais Walter Scott (oui, le même qui a écrit Ivanhoé) remet le mot coven à la mode. Passionné par les traditions et les légendes de son pays, il raconte dans ses livres les histoires de sorcières et leurs fameux rassemblements. Avec son style romanesque, il fige dans l’imaginaire collectif cette idée du coven = groupe de sorcières, mystérieux et secret.
Le mythe des 13 membres
Au début du XXᵉ siècle, l’historienne Margaret Murray va plus loin: dans ses écrits, elle propose que chaque coven soit composé de 13 personnes. Cette thèse a été très critiquée depuis (et largement discréditée par les historiens), mais elle a marqué durablement l’imaginaire populaire et les mouvements néo-païens. Aujourd’hui encore, beaucoup pensent qu’un coven “doit” avoir 13 membres, alors que dans la pratique, ça peut être 3, 5, 10… ou autant que le groupe trouve confortable.
Les covens modernes
Dans les traditions contemporaines, notamment la Wicca, un coven c’est simplement un petit groupe de sorcières qui se retrouve pour célébrer les cycles de l’année, pratiquer des rituels, méditer ensemble. Certains sont très structurés, avec une Grande Prêtresse et un Grand Prêtre. D’autres sont horizontaux, où tout le monde décide ensemble.
Et comme dans la nature, il arrive parfois qu’un coven devienne trop grand. Trop de voix autour du feu, trop d’énergies à gérer. Dans ces cas-là, une partie du groupe “essaime”: elle part créer un nouveau cercle, un peu comme une ruche qui se divise.
Aujourd’hui, il existe même des covens virtuels, qui se réunissent en ligne depuis la fin des années 1990. Comme quoi, l’esprit de rassemblement trouve toujours son chemin, même derrière un écran.
Composition et fonctionnement d’un coven
Un groupe de sorcières n’a pas de mode d’emploi universel. Certains covens sont très structurés: une Grande Prêtresse, parfois un Grand Prêtre, et des rôles précis comme celui ou celle qui garde le cercle ou qui transmet les enseignements. D’autres fonctionnent de manière beaucoup plus simple, presque comme une bande d’ami·e·s mystiques qui se retrouvent pour célébrer ensemble.
Le rythme dépend aussi du coven. Certaines se réunissent à chaque pleine lune, d’autres pour les grandes fêtes de l’année (les sabbats), ou simplement quand l’énergie du groupe l’appelle. Parfois il existe un petit code éthique ou des règles internes, parfois juste une confiance tacite entre les membres.
Un coven, c’est d’abord la force du collectif: partager un savoir, se soutenir, se sentir porté·e par l’énergie du cercle. Mais comme dans n’importe quel groupe humain, il y a aussi des limites très terre-à-terre: la logistique pour réunir tout le monde, la nécessité de s’accorder, et parfois des dynamiques de pouvoir qui viennent compliquer l’équation.
Mythes & Réalités autour d’un groupe de sorcières
Mythe: un coven compte toujours 13 membres.
Réalité: c’est une idée popularisée au XXᵉ siècle (merci Margaret Murray), mais en vrai un coven peut être 3, 5, 8… ou le nombre qui fonctionne pour le groupe.
Mythe: un coven est une sorte d’église des sorcières.
Réalité: il n’y a pas de hiérarchie obligatoire, pas de dogme unique, et encore moins de “bureau des plaintes”. Chaque coven crée son propre cadre.
Ai-je besoin d’un coven pour pratiquer ?
Réponse courte: non. Tu n’as pas besoin d’un coven pour pratiquer. Un groupe de sorcières peut être une belle aventure collective, mais ce n’est pas une condition obligatoire pour entrer dans une pratique magique ou spirituelle.
Pourquoi ? Parce qu’un coven demande du temps, de la logistique et une énergie commune. Et soyons honnêtes: nos vies modernes sont déjà bien chargées. Pratiquer seule, c’est aussi une forme de liberté. Pas de permission à demander, pas de règles qui ne te conviennent pas, pas d’agenda à caler avec dix autres personnes. Tu choisis ton rythme, ton cadre, tes outils.
Est-ce que tu perds quelque chose en n’étant pas dans un groupe ? Peut-être l’effet d’entraînement, le soutien ou l’énergie collective. Mais il existe d’autres façons de nourrir ces besoins: échanger ponctuellement avec des pairs, rejoindre une communauté en ligne, trouver un binôme “miroir” pour partager vos expériences, ou suivre un mentorat si tu en ressens l’appel.
Bref: tu n’as pas besoin d’un coven pour pratiquer. Tu peux tisser ta pratique de façon autonome, flexible et incarnée. Et c’est là que se dessine une piste que j’aime beaucoup: le Coven of One.
Coven of One
Et si tu n’avais pas besoin d’un groupe de sorcières pour ressentir la force d’un cercle? L’idée du Coven of One, c’est ça: devenir ton propre coven. Tu es à la fois la prêtresse, le rythme et la boussole.
Au lieu de chercher un cercle extérieur, tu actives ton cercle intérieur. Comment? En t’appuyant sur différentes facettes de la tradition nordique et païenne:
- la Voyante (völva)
- la Fileuse du temps (nornes)
- la Protectrice ancestrale (dísir)
- la Voix sacrée (galdr)…
Chacune incarne une discipline: divination, introspection, protection, chant, soin, artisanat, alliance avec la nature, rêves.
Ton Coven of One devient un conseil intime, peuplé de ces archétypes, que tu peux activer selon tes besoins du moment. Tu n’as pas à attendre la prochaine pleine lune ni l’accord d’un groupe: ton cercle est complet, ici et maintenant.
Et la meilleure nouvelle? Tu peux commencer très simplement, avec ce que tu as sous la main: tes cinq sens, tes runes, et un espace intérieur où rallumer ton feu de camp.
La carte des facettes de ton groupe de sorcières

Avant d’aller plus loin, je pose ça ici clairement: ce que tu vas lire n’est pas “la vérité” universelle des traditions nordiques, magiques, wiccanes ou autre, ni un manuel historique.
Les mots que j’utilise viennent du vieux norrois, une langue ancienne que je ne parle pas. Je n’essaie pas de jouer à l’érudite ni de te donner un accent parfait (promis, tu ne m’entendras pas rouler des r sous la lune). C’est juste un raccord culturel, un clin d’œil aux sources, parce que ça fait sens.
Ce que je te propose ici, c’est une réinterprétation personnelle: une carte symbolique de 8 facettes inspirées des traditions nordiques et germaniques. Elles sont conçues comme des archétypes, des disciplines, des présences que tu peux convoquer dans ton Coven of One. Chacune a son domaine bien défini, pour éviter les doublons et les flous: la vision, le temps, la protection, la voix, le soin, le craft, l’alliance avec le vivant, les rêves.
Tu n’as pas besoin de “bien prononcer” les termes pour les utiliser. Tu peux garder les noms français si tu veux, ou glisser le mot norrois en second plan, juste comme une racine symbolique. Le plus important n’est pas la prononciation, mais ce que ces facettes éveillent en toi.
Ton coven de 8 sorcières
Ton Coven of One peut s’incarner à travers huit grandes facettes. Chacune représente une discipline distincte, inspirée des traditions nordiques et germaniques, mais réinterprétée ici de manière personnelle et accessible. Tu peux utiliser les noms français seuls, ou les accompagner du terme vieux norrois (entre parenthèses) comme un rappel de racines.
1. La Voyante (völva, seiðr)
Prononciation:
Völva: “VOL-va”, o comme bol
seiðr “SÈY-dhr”, th doux comme an anglais, “SÈY-dre” si tu préfères
Dans ton groupe de sorcières, c’est celle qui incarne la discipline de la vision. Elle ferme les yeux pour voir plus loin. Elle interroge les runes, écoute les murmures du vent, observe les signes cachés dans la trame du monde.
2. La Fileuse du temps (nornes)
Prononciation : “NOR-ne” (le r final est léger)
Ce sont les gardiennes des fils de vie. Elles relient ce qui a été, ce qui est et ce qui vient. Leur discipline, c’est l’introspection temporelle: se souvenir, comprendre, anticiper. Tisser ton destin non pas comme une fatalité, mais comme une toile dont tu reprends l’aiguille.
3. La Protectrice ancestrale (dísir)
Prononciation : “DII-sir” (i long)
Dans ton groupe de sorcières, ce sont les esprits protecteurs liés à la lignée. Elles veillent dans l’ombre et portent la mémoire des ancêtres. Leur discipline: honorer ceux qui sont venus avant, poser des frontières claires, protéger ton espace et ton chemin intérieur.
4. La Voix sacrée (galdr)
Prononciation : “GAL-dre”
Celle qui élève la voix. Sa magie, c’est le chant, le rythme, le souffle. La discipline du galdr, c’est donner forme par le son: nommer, chanter, vibrer. Parce que ce qui est dit prend corps, et que la voix scelle l’intention.
5. La Guérisseuse (lækn-)
Prononciation : “LAÏK-nir”
Celle qui connaît les herbes, les cycles et les gestes qui apaisent. Sa discipline, c’est la guérison: du corps, du souffle, des passages de vie. Elle rappelle que la magie n’est pas que visions et chants, mais aussi soin, régénération et retour à l’équilibre.
6. L’Artisane rituelle (smíði)
Prononciation : “SMII-di”
Dans ton groupe de sorcières, c’est celle qui façonne de ses mains. Elle grave, elle tisse, elle forge. Sa discipline, c’est de transformer la matière en symbole. Fabriquer un talisman, un autel, un set de runes: tout objet devient support de pouvoir dès qu’il est façonné avec intention.
7. L’Alliance des lieux (útiseta, landvættir)
Prononciation :
útiseta : “OU-ti-sé-ta »
landvættir : “land-VÈT-tir”
Dans ton groupe de sorcières, c’est celle qui s’assied dehors, qui écoute le vivant. Elle se relie aux esprits du lieu, aux arbres, aux pierres, aux rivières. Sa discipline, c’est l’ancrage et l’alliance: reconnaître que la nature n’est pas un décor, mais une assemblée d’alliés invisibles.
8. La Rêveuse (draumr)
Prononciation : “DRA-oum(r)”
Celle qui marche entre veille et sommeil. Elle recueille les images, les rêves, les visions. Sa discipline, c’est la contemplation et l’accueil des messages subtils: méditer, rêver, s’ouvrir à l’inconscient et à l’invisible.
Et toi, la neuvième présence
Dans ce groupe de sorcières intérieur, tu es la neuvième présence. Celle qui orchestre, qui décide quelle facette appeler, qui trace le cercle et garde la mémoire. Tu es à la fois l’élève et la prêtresse, l’exploratrice et la témoin. Sans toi, les huit autres restent silencieuses. Avec toi, elles prennent vie.
Comment activer ton Coven of One?
Ton Coven of One s’active simplement: choisis une facette à la fois, incarne-la dans un rituel court, et garde une trace écrite de ce que tu vis. Tu n’as pas besoin de tout explorer d’un coup: un pas, une présence, un instant suffisent. Et si tu veux commencer en douceur, tu peux déjà t’appuyer sur tes cinq sens et les runes: je t’ai préparé un guide gratuit pour t’accompagner dans cette pratique solo que tu peux recevoir gratuitement en remplissant le formulaire en bas de cet article.
Un groupe de sorcières, un coven, peut être un cercle vivant, plein de force et de transmission. Mais ce n’est pas une case obligatoire à cocher pour pratiquer. Tu peux célébrer seule, avancer à ton rythme, sans perdre ni profondeur ni magie. C’est même parfois la manière la plus fluide de garder une pratique alignée avec ta vie moderne.
Le Coven of One est une invitation à reconnaître que tu portes déjà ton cercle en toi. Tes archétypes, tes gestes, tes intuitions: ils sont là, prêts à s’activer. Là où tes sens te guident, ton histoire se révèle.
FAQ : Groupe de sorcières et pratique solo
Quel est le nom d’un groupe de sorcières ?
On appelle ça un coven. Le mot vient de l’anglo-normand covent, qui voulait dire “se rassembler”.
Un coven doit-il toujours avoir 13 membres ?
Non. Le chiffre 13 a été popularisé au XXᵉ siècle mais rien n’est universel. Un coven peut fonctionner à 3, 5 ou 10 personnes.
Un coven fonctionne-t-il comme une église ?
Pas du tout. Certains sont structurés avec des rôles précis, d’autres sont très libres. Chaque groupe fixe ses propres règles.
Puis-je pratiquer la magie sans groupe de sorcières ?
Oui. Beaucoup pratiquent seuls, en adaptant leurs rituels à leur vie quotidienne. Le collectif est une option, pas une obligation.
Que faire si je veux débuter seule ?
Choisis une approche simple: un petit rituel court, une intention, un carnet. Tu peux aussi explorer les runes et les cinq sens pour te guider (mon guide gratuit est là pour ça ✨).


3 commentaires
Any MAES
Merci pour cet article à la fois simple et complet, qui éclaire vraiment sur les sorcières et leurs rituels. J’avoue que j’en avais une image très romancée, façon Harry Potter 😅.
Hedomyst
Merci beaucoup pour ton message 😊
Tu n’es pas la seule à avoir une image très romancée. Dans la vraie vie, la pratique est plus simple, plus sensorielle, et souvent très apaisante. Ici, on troque la baguette pour la bougie, le souffle et l’intention.
Curieuse: parmi les 8 facettes que je propose, laquelle t’appelle le plus?
Aurélie (Ateliers de Musique Active)
J’ai beaucoup aimé la façon dont tu dévoiles le “Groupe de sorcières” comme un espace à la fois de soutien mutuel et de reconnexion à soi. C’est vrai que pour créer, il faut parfois retrouver ses propres « sorts » et ses propres harmonies, dans le silence ou le collectif. En musique aussi, ça se passe un peu comme ça !