C’est quoi une intention ? Pas un vœu, pas un plan : un pacte.
Entre la prière, le vœu et le “je lâche prise”, l’intention est devenue un mot-valise.
Mais derrière le brouhaha spirituel, il y a un geste simple et puissant : celui de choisir consciemment ce qu’on veut faire exister. Alors c’est quoi une intention? Explorons cela ensemble dans cet article.
Tu es tranquille sur Instagram, entre deux cafés, quand une publication te lance :
« Et toi, quelle est ton intention pour ce mois-ci ? »
Tu lèves les yeux au ciel. C’est quoi, une intention, en fait ?
Depuis quelque temps, ce mot te poursuit : ta prof de yoga te demande d’en “poser” une au début du cours (oups, je l’ai oubliée), ton appli de méditation t’en propose trois (am, stram, gram), ta pote t’en offre une en collier pour ton anniversaire (pourquoi elle me rappelle de respirer, déjà ?).
À ce stade, la vraie question, c’est : c’est quoi une intention, et où est-ce qu’on est censée en acheter une pour la poser quelque part ?
Les petits rituels d’intention qu’on fait sans le savoir
Tu souffles une bougie, tu fais un vœu sur une étoile, tu grattes un Banco en marmonnant “allez, celui-là c’est le bon”.
C’est ça, une intention ?
En un sens, oui : un mélange de superstition et d’espoir chuchoté.
Un geste instinctif qu’on fait depuis toujours sans le nommer.
Mais le mot, lui, a été essoré jusqu’à la corde.
Il traîne partout, de la pleine lune aux newsletters bien-être, au point qu’il a fini par ne plus rien vouloir dire. Et pourtant, derrière ce vacarme, il reste une idée juste : l’intention est le premier contact entre ton monde intérieur et le réel.
Et quand je dis “réel”, je parle du concret : ce que tu fais, dis, ressens et vis.
Pas le cosmos abstrait, mais ton quotidien : ton corps, ton agenda, tes relations, tes choix.
Si tu t’intéresses déjà aux intentions, tu as sûrement entendu parler de “manifestation” : c’est le moment où une intention prend forme dans la matière.
En clair : l’intention, c’est l’étincelle d’origine, le point de départ d’une chaîne d’actions concrètes.
Bien la définir, c’est ensuite pouvoir bien la poser, puis bien la manifester.
Ce qu’on t’a toujours dit sur les intentions (sans jamais répondre à la question c’est quoi une intention)
Une intention, ce serait une pensée claire, positive et consciente, dirigée vers un objectif.
Un peu comme une flèche de lumière que tu enverrais dans l’univers, emballée d’émotions hautes et de bonnes ondes. “Je veux ça, je demande.” Super.
Ensuite viennent les commandements : sois précis·e, formule au présent, ressens fort, crois-y, puis lâche prise pour laisser la magie opérer.
Ajoute une bougie, une pierre, un mantra et un vision board — et c’est plié.
Ton vœu est censé prendre la route comme un colis express depuis le cosmos.
Ça ne marche pas ? Ah dommage ! Tu ne vibres pas assez haut sûrement, ou pas sur la bonne fréquence.
Tu sais, “l’univers sait mieux que toi ce qu’il te faut”.
Ton vœu ne s’est pas réalisé ? C’est l’inverse qui s’est produit ?
Tu n’as tout simplement pas posé la bonne intention. Pas le bon moment.
Tu n’avais en fait pas besoin de ce que tu as demandé, mais d’autre chose.
Ah.
L’univers t’écoute. Tout est énergie. Pense positif et le reste suivra.
Ah.
Soyons honnêtes : ce discours est gentil, cosmétique et un peu fuyant.
C’est joli, ça brille, ça rassure.
Ou pas, d’ailleurs.
Parce qu’à force de poser des intentions “périmées” et de voir les vœux s’écraser, on finit par culpabiliser.
Je ne suis même pas capable de savoir ce qui est bon pour moi ?
Je ne suis pas dans la bonne énergie ?
L’univers ne veut pas que je sois heureuse ?
C’est donc moi qui fais mal les choses, je mérite ce qui m’arrive ?
Bullshit. On va remettre les pendules à l’heure — ou plutôt, les runes à leur place.
Parce qu’une intention, elle part de toi.
Elle ne part pas d’une entité floue qui saurait mieux que toi ce que tu veux.
La vraie magie : la tienne
Oui, ici, on parle de magie.
Mais pas celle où l’univers t’envoie un texto avec ton destin.
Celle où tu réalises que le vrai sortilège, c’est ton attention.
Et que la conscience, ça a toujours été le premier rituel.
Une intention, ce n’est pas :
– hors de ton contrôle,
– définissable par quelqu’un d’autre que toi,
– ni une demande pour obtenir.
C’est une tension consciente entre ton désir et la matière.
Le moment où tu décides d’entrer en conversation avec ce qui t’entoure.
Pas pour obtenir, mais pour co-créer.
C’est quoi une intention? Ce que personne ne dit
Tout le monde parle de comment poser son intention, jamais de ce que c’est vraiment.
Comme si elle allait te tomber dessus toute cuite, livrée en moins de trente minutes, encore chaude.
Personne n’explique comment elle se fabrique, comment on la reconnaît, ni pourquoi c’est parfois si compliqué de la sentir.
Et pourtant, pour pouvoir la suivre, il faudrait déjà commencer par là : comprendre ce qu’est une intention, avant de vouloir en poser une.
Alors parlons-en vraiment. Pas pour réciter un nouveau mantra, mais pour remettre la magie là où elle agit : dans ta conscience, dans ton corps, dans ton quotidien.
1. Souvent, on ne sait même pas ce qu’on veut
On répète qu’il faut être clair·e.
Non. Avant la clarté, il faut le ressenti brut.
L’intention commence dans le flou, dans le corps, quand quelque chose pousse de l’intérieur sans encore avoir de mots.
Tu dis que tu veux “plus de temps”, mais en réalité tu veux peut être arrêter de te sentir coupable quand tu ne produis pas.
Tu dis que tu veux “changement”, mais ce que tu veux vraiment, c’est peut être arrêter de subir.
L’intention, c’est ce moment où tu reconnais la racine du besoin, pas sa mise en forme Instagrammable.
Et si, quand on te dit de “poser une intention claire et précise”, tu sens que tu n’as pas deux fils qui se touchent dans ton cerveau et que tu paniques : rassure-toi.
C’est normal.
C’est une étape.
Tout n’est pas toujours lumière et clarté — et heureusement.
C’est dans ce flou que naissent les intentions les plus vraies.
2. Une intention peut venir de la peur ou du besoin de contrôle
On nous dit qu’elle doit être positive.
Mais une intention n’a pas besoin d’être “belle”, elle a besoin d’être honnête.
Une colère lucide, une lassitude profonde, un “stop” fatigué : ce sont déjà des intentions.
Parce qu’à ce moment-là, tu redeviens actrice de ton énergie.
La magie, le bien-être et le développement personnel te montrent souvent la partie lumineuse du chemin, parce que oui — c’est plus engageant et vendeur.
Mais ce n’est pas parce que le côté obscur a mauvaise publicité qu’il n’existe pas.
Ou qu’il n’est pas nécessaire.
Les meilleures intentions naissent souvent d’une douleur qu’on veut transformer.
Exemple : tu dis “je veux la paix”.
En surface, c’est doux et lumineux.
Mais peut-être que, dessous, tu veux juste arrêter de te battre contre tout.
Et ça, c’est déjà un mouvement magique.
3. Nommer une intention peut être difficile, voire douloureux
Mettre des mots dessus, c’est déjà une forme de magie.
Mais c’est aussi un moment de vérité.
Parfois, poser une intention te force à regarder ce que tu voulais éviter.
Tu poses “je veux retrouver ma liberté” et tu réalises que ton job ou ta relation ne te laissent plus respirer.
Tu poses “je veux me sentir vivante” et tu vois à quel point tu t’es éteinte.
Tant que tu ne la dis pas, elle te possède.
Dès que tu la formules, tu commences à la tenir.
4. Elle n’est pas stable : elle évolue
Tu avances, le monde répond, tu ajustes.
Une intention n’est pas un contrat gravé dans la pierre, c’est une conversation vivante.
Celle que tu poses à 30 ans n’est pas celle que tu poseras à 40.
Ce n’est pas une trahison, c’est la preuve que tu vis.
Tu poses “je veux construire”, et dix ans plus tard tu poses “je veux respirer”.
C’est le même élan : celui de te réaligner avec ce qui te fait sens.
5. Et non, il ne suffit pas de “lâcher prise”
Pas lâcher : écouter.
L’univers n’est pas ton livreur Amazon.
Lâcher prise trop tôt, c’est abandonner ton pouvoir.
Trop tard, c’est croire que tout dépend de toi.
La justesse se trouve dans le dialogue : toi, ton intention, et le réel.
Tu ne lâches pas le volant avant d’avoir choisi une direction.
Mais une fois sur la route, tu peux détendre les épaules et profiter du paysage.
Alors, c’est quoi une intention ?
Une intention, ce n’est pas une prière, ni un vœu.
Parce qu’une prière ou un vœu, c’est souvent une délégation : “je laisse faire, je m’en remets à plus grand que moi.”
C’est doux, mais ça te prive de ton rôle.
Une intention, c’est un engagement à te mettre en mouvement.
À te ranger du côté d’une valeur, d’un élan, d’un désir qui fait vraiment sens pour toi.
Pas un manifeste froid de start-up qui promet de “changer le monde”, mais une promesse intime, ancrée, vivante.
Une direction qui pulse.
C’est une boussole et un point de départ, un élan conscient.
Une tension entre ton ressenti et ton action, entre ce que tu veux vivre et ce que tu décides d’incarner.
C’est la première étincelle qui relie ton désir intérieur au monde concret.
C’est là que réside sa puissance : elle ne contrôle rien, mais elle oriente tout.
Elle ne promet pas le résultat.
Elle enclenche le mouvement.
Retiens ça :
Une intention, c’est ton premier acte de magie consciente.
Pas un ordre donné à l’univers, mais une conversation ouverte avec lui.
Et maintenant ?
Avant de vouloir la “poser” ou la “manifester”, commence ici : la comprendre.
Ce texte est la première étape d’un chemin en trois temps :
définir, poser, manifester.
Dans les prochains articles, on parlera de comment construire une intention claire, la poser avec justesse, puis la manifester dans la matière — main dans la main avec la magie, les runes et ton sens des responsabilités.
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On va apprendre ensemble à canaliser ton énergie et ta magie vers ce point ultime : la manifestation consciente, celle où ton intention devient vivante dans la trame du monde.