le frisson du manque avec la rune Kenaz
Apprendre à ralentir

Semaine 2 du défi: Le Frisson du Manque

Me voici arrivée à la seconde semaine de mon Défi « La Reine du Chaos apprend à s’asseoir ». La semaine dernière je m’étais installée dans la Salle du Vacarme pour faire un petit point. Un genre d’état des lieux de départ de ce défi avec une première question.

On a eu l’occasion d’explorer ensemble les valeurs personnelles. Et j’ai pris ma première petite claquette avec la rune Ansuz qui m’a gentiment soufflé « eh bichette, c’est bien beau de parler d’hédonisme et de plaisir de vivre. Mais sinon, toi, si c’est si important que ça dans ta vie, tu comptes l’incarner vraiment ou juste continuer à en parler pour faire des jolies phrases? »

Ouch. Mais elle avait raison, la bougre. Il y a parfois un fossé béant entre ce qu’on voudrait bien être et ce qu’on est vraiment. On peut se bercer de douces illusions et même se construire tout un contexte qui vient nourrir de joli rêve éveillé.

S’entourer de choses qui représentent ce qu’on a envie d’être et de vivre, mais ne jamais y toucher. Les livres pour ma part, les instruments de musique aussi par exemple. C’est là, c’est rassurant. Ouaiiii ça fait partie de ma vie ouai, je suis trop comme ça.

Bullshit. Si tu passes devant tous les jours sans les utiliser, ceci n’est rien de plus qu’un musée. Ca prend la poussière, et le prix d’entrée est un peu excessif: tu payes le tarif du mensonge à toi-même.

Ce constat fait, on peut cette semaine entrer dans la seconde salle.

Le Frisson du Manque

Dans le programme en 12 étapes, la seconde semaine du challenge est consacrée à:

Le Frisson du Manque

Contexte : Quelque chose bouge, dedans. Une tension sourde, une envie floue, un agacement persistant.
C’est le moment où tu ne peux plus faire semblant.
Tu ne sais pas encore ce que tu veux, mais tu sais que ce n’est pas ça.
Ça ne crie pas. Pas encore. Mais ça frotte, ça pulse, ça t’appelle.
Question de départ : “Qu’est-ce que je tolère par automatisme… mais qui me bouffe à petit feu ?”

Et j’ai déjà pas mal commencé à y répondre en vrai.

Ce que je tolère par automatisme

J’ai décidé de faire l’impasse sur le côté « un taf qui ne me convient pas tout à fait », ou encore « ne pas prendre le temps de m’occuper de moi et de mes passions », parce que, dah! Bonjour l’éléphant dans la pièce. Et je suis à peu près certaine que si tu lis ces lignes, tu as le même animal de compagnie que moi.

J’ai décidé de reprendre un vieil exercice pour aller creuser.

L’exercice des 6 questions

Tu prends un constat de départ, tu le tournes en question et tu donnes une première réponses. Et puis après tu regardes cette réponse et tu en poses une autre très simple: « Pourquoi? »
Tu fais ça 6 fois de suite. La dernière réponse que tu donneras sera en fait…La réponse à ta première question. Ca peut paraitre très basique, mais c’est très puissant. Je te montre avec un exemple.

Constat: Je me couche tard.
Question: pourquoi je me couche tard?

Première couche: Parce que j’aime bien trainer le soir. Pourquoi j’aime bien trainer le soir?
Deuxième couche: Parce que trainer me donne l’impression de récupérer un peu de temps pour moi pour faire des choses qui me plaisent et décompresser.
Pourquoi as tu besoin de récupérer un peu de temps pour toi pour faire des choses qui te plaisent, et de décompresser?
Troisième couche: Parce que avec toutes les obligations en journée et tout, j’ai l’impression de perdre ma liberté de vivre.
Pourquoi as-tu l’impression de perdre ta liberté de vivre?
Quatrième couche: Parce que je fais plein de choses dans la journée, mais par vraiment ce que j’aime faire ou ce qui m’amuse.
Pourquoi tu passes tes journées à faire des choses qui ne t’amusent ni ne te plaisent vraiment?
Cinquième couche: Parce que je pense que je ne pourrai pas vivre de mes passions ou passer mes journées à faire des trucs qui m’amusent.
Pourquoi penses-tu que tu ne pourrais pas vivre de tes passions ou passer tes journées à faire des trucs qui t’amusent?
Sixième couche: Parce qu’on ma toujours appris que le travail c’est forcément dur et chiant, et que les artistes ne gagnent pas bien leur vie.

Boum. Moralité, tu te couches tard (et tu t’épuises avec tout un tas d’autres trucs autres que le fait d’ignorer le marchand de sable), à cause d’une croyance, ou plusieurs, qu’on t’a refilée.s. Peut-être est-il temps de déloger cette partie de toi pour laisser place à quelque chose d’autre. Tu vois le schéma.

Alors, oui, il va sans dire qu’il faut avoir envie de creuser un peu hein. Si à la question « Pourquoi tu vas bosser » tu te contentes de répondre « parce que faut bien bouffer », c’est vrai, please join the rest of the tribe, mais ça fait pas avancer la sauce.

Mes questions de la semaine

Je vais maintenant appliquer cet exercice à la question de la semaine. Je pars du constat fait la semaine dernière. Tu vas constater que j’ai fait des chemins. Pourquoi? Parce que parfois, une première réponse amène plusieurs pistes. Dans ce cas, je note toutes les pistes, et je les explore une par une.

Constat: Je parle d’hédonisme, je m’entoure de tout un musée d’artefacts prêts à être utilisés pour le vivre, mais je ne le fais pas.
Question: Pourquoi est ce que je m’entoure de tout un musée d’artefacts prêts à être utilisés pour satisfaire ma valeur d’hédonisme et la vivre, sans passer à l’action?

Chemin A: le manque d’énergie comme point de départ

Première couche chemin A: Parce que je n’ai pas le temps, et quand j’ai le temps, je n’ai pas l’énergie. Et en plus j’aime bien avoir ces objets, ça me rassure (chemin B à explorer plus tard).
Pourquoi quand tu as le temps, tu n’as plus l’énergie?
Deuxième couche: Parce que je consacre beaucoup de mon temps à mon travail, qui me demande beaucoup d’énergie cérébrale et de concentration, de traiter plein de sujets en même temps, et quand arrive le soir et le weekend, je n’ai plus de jus de cerveau. Mon niveau d’énergie n’est pas suffisant pour tout faire.
Pourquoi est ce que ton niveau d’énergie n’est pas suffisant pour tout faire?
Troisième couche: Parce que je suis stressée, je dors mal, je mange mal, je me couche tard. Bref, j’ai une hygiène de vie globale qui ne me permet pas de générer un niveau d’énergie qualitatif, et suffisant.
Pourquoi adoptes-tu cette hygiène de vie en sachant qu’elle ne te convient pas?
Quatrième couche: Parce que ce lifestyle me donne l’impression d’aller à contre courant, de réclamer et de récupérer mon pouvoir de décision sur ma vie dans mes moments à moi.
Pourquoi as tu besoin de récupérer ton pouvoir de décision sur ta vie dans tes moments à toi?
Cinquième couche: Parce que j’ai souvent l’impression, avec le temps qui passe, que je n’ai pas choisie ma vie, je l’ai adoptée pour faire comme tout le monde.
Pourquoi tu as finalement choisi de faire comme tout le monde?
Sixième couche: Parce que j’ai peur de me planter et de tout perdre en empruntant un chemin différent.

Voilà, déjà celle-là, elle calme bien. Super. (Purée mais dans quoi je me suis embarquée…)
Moving on!

Chemin B: le sentiment de sécurité comme point de départ

Première couche chemin B: Parce que j’aime bien avoir ces objets autour de moi, ça me rassure.
Pourquoi ces objets te rassurent?
Deuxième couche: Parce qu’ils sont des promesses de vivre en incarnant qui je suis vraiment.
Pourquoi est ce que tu n’incarnes pas qui tu es vraiment?
Troisième couche: Parce que j’ai peur des conséquences: perte de confort, décevoir les gens autour de moi parce que je ne réussi pas par exemple.
Pourquoi as tu peur de décevoir si tu ne réussis pas?
Quatrième couche: Parce que dans ma famille, on m’a donné la place de l’enfant qui doit réussir pour tout le monde, faire mieux que les autres et dont on peut être fière.
Pourquoi, du coup, tu ne fais pas tout pour réussir et racheter tout le monde, qu’on soit fière de toi?
Cinquième couche: Parce que je suis en colère qu’on m’ait collée cette étiquette sans me demander mon avis, je n’ai pas demandée ni acceptée cette mission, donc je la refuse en bloc. J’ai réussi, mais pas selon mes termes.
Pourquoi as-tu réussi d’une manière que tu n’honores pas?
Sixième couche: Parce que j’ai réussi juste assez, juste un peu plus que les autres, pour qu’on me foute la paix et donner l’illusion d’avoir rempli le pacte, la mission et inspirer un peu de fierté. Mais si je décidais demain de réussir selon mes termes, j’exploserai mes limites, ma réussite, et cela attirerait la convoitise, et je devrai rendre des comptes et des dûs que je n’ai pas envie de donner d’une part. D’autre part, ne pas réussir complètement me permet de « rester dans la tribu » familiale, même si je n’ai pas vraiment envie d’y être. Par fidélité au clan, pour ne pas être définitivement exclue (alors que je m’exclue déjà moi-même).

Je vais me faire un petit café moi hein, je reviens.

Qu’est-ce que je tolère par automatisme… mais qui me bouffe à petit feu ?

Pour revenir à nos moutons de la semaine: je tolère par automatisme de ne pas vivre et réussir selon mes envies, mes vrais bonheurs et mes vraies valeurs, parce que j’ai peur des conséquences de ma réussite.

Je sais que si je le fais, j’ai une force, une puissance en moi et un potentiel pour incarner ma vision de la réussite, du plaisir de vivre et du bonheur, mais j’ai peur qu’on me le vole. J’ai peur d’être rejetée de mon clan. J’ai peur de perdre le confort durement acquis aussi. Alors dans le doute et la peur de la trahison, du vampirisme, et de l’inconfort si jamais je fais fausse route, je reste sage.

Je n’incarne pas qui je suis vraiment, parce que j’ai peur…Même si ça me bouffe à petit feu.

La guidance des runes

Après cette balle en plein cœur belle réflexion, je demande aux runes une guidance avec une question.
« Que puis-je faire pour arrêter d’avoir peur de briller et de m’épanouir? »
Voici mon tirage.

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Kenaz

La torche – Lumière qui révèle, feu créateur
Divinité associée : Freyja (déesse de l’amour, de la magie seiðr, et de la fertilité créatrice)

Kenaz éclaire les zones d’ombre et met en lumière ce qui était caché. Elle marque une période de compréhension accrue, de créativité en éveil et d’apprentissage actif. C’est le moment de t’ouvrir aux idées nouvelles, de t’inspirer des expériences passées et de t’engager dans des projets créatifs, qu’ils soient artistiques, artisanaux ou liés à la conception.

Signification spirituelle
Illumination intérieure, guidance spirituelle, lucidité nouvelle. Kenaz représente la torche qui éclaire ton chemin et te permet de voir ce que d’autres ne perçoivent pas. Elle te pousse à incarner ta lumière personnelle et à la partager avec les autres.

Lumière

  • Clarté, compréhension profonde
  • Créativité et inspiration en pleine expansion
  • Transmission de savoir
  • Révélation de vérités cachées

Ombre

  • Arrogance intellectuelle, fermeture à l’apprentissage
  • Manipulation par la connaissance
  • Refus de voir la vérité
  • Lumière tournée vers soi au détriment des autres

Message central
Kenaz est une invitation à utiliser ta lumière pour avancer et éclairer les autres. Mais cette flamme doit rester entretenue: si tu crois tout savoir, elle s’éteindra. La vraie maîtrise, c’est de continuer à apprendre, encore et toujours.

La question qui pique de Kenaz
Qu’est-ce que je garde volontairement dans l’ombre,
pas parce que j’ai échoué à essayer de le faire briller,
mais parce que je fais tout pour m’autosaborder…
Par peur de foutre en l’air
l’équilibre bancal que j’ai aujourd’hui
ou de trahir un code
que j’ai jamais choisi ?

Analyse du tirage

C’est un très beau message que m’envoient les runes, et je suis profondément reconnaissante (et émue, je rédige l’article en temps réel et je t’avoue que j’ai un petit moment de flottement là). Le tirage est juste trop parfait, c’est ouf. La synchronicité est folle. Un merveilleux écho à toute la réflexion que je viens d’avoir.

C’est typiquement le genre de synchro qui fout des frissons, parce que ça tombe pas en mode “joli hasard”, mais pile là où ça appuie fort. Je viens de déterrer des croyances racines avec les 6 pourquoi, et bam, Kenaz qui débarque pour dire :

“Ok bichette, t’as mis le doigt sur l’ombre, maintenant tu vas allumer la torche et regarder en face ce que t’évites.”

C’est presque violent et doux à la fois. Violent parce que ça ne me laisse aucune échappatoire (elle éclaire sans filtre). Doux parce que c’est pas une rune qui me condamne, c’est une rune qui me donne littéralement l’outil: la lumière, la clarté, le feu créatif pour sortir du musée et commencer à vivre.

Et le fait que j’ai formulé tout ce chemin avant le tirage, c’est comme si j’avais déjà tourné la clé… et Kenaz arrive juste pour confirmer: “Oui, la porte s’ouvre. Mais ose regarder ce qu’il y a derrière.”

Elle me pousse à envisager d’autres questions

Loyauté vs liberté
Si tu arrêtes d’être “sage” pour ton clan, tu trahis qui exactement ? Et si tu continues à être sage, qui est-ce que tu trahis alors ?

Le coût réel
Qu’est-ce que ça te coûte en énergie, santé, joie, chaque jour où tu acceptes de rester dans le “juste assez” ?
Et combien de temps crois-tu que ton corps va accepter ce deal avant de t’envoyer la facture ?

La peur du vol
Tu dis que tu as peur qu’on te vole ta réussite si tu l’incarnes vraiment. Mais qui a déjà la main sur ton coffre-fort intérieur aujourd’hui ? (Spoiler: c’est peut-être pas eux…Tu préfères avoir peur qu’on te vole ta réussite… ou te rendre compte que tu es la seule à t’en priver?).

La tribu fantôme
Tu restes “dans la tribu” par fidélité. Mais si tu osais partir, est-ce que tu es sûre qu’il n’y a pas une autre tribu déjà en train de t’attendre, prête à t’accueillir avec tes termes à toi ?

Le paradoxe du manque
Tu crains de manquer (de confort, de sécurité, d’appartenance) si tu exploses tes limites. Mais est-ce que tu n’es pas déjà en train de manquer… d’air, de vrai plaisir, de pleine puissance ?

Conclusion de la Salle 2 – Le Frisson du Manque

Cette semaine m’a laissée avec une drôle de sensation: celle d’avoir enfin éclairé les coins sombres de mon musée intérieur. Grâce aux 6 pourquoi et au tirage de Kenaz, j’ai vu clairement ce que je garde dans l’ombre et pourquoi je préfère parfois m’auto-saboter plutôt que briller.

Mais ce que je découvre aussi, c’est que cette lucidité n’efface pas la peur. Je sais mieux. Je comprends mieux. Et pourtant… je reste là, à tenir encore mes vieux mécanismes serrés contre moi, comme si je n’osais pas les déposer.

C’est exactement le terrain de la semaine prochaine:
Le Mur des Résistances.
Là où tu sens l’appel de l’après, mais où chaque pas te paraît impossible. Là où tu négocies avec toi-même, comme si tu pouvais encore gagner du temps.

✦ Teaser Semaine 3 – Le Mur des Résistances

🌘 Contexte : Tu sens l’appel. Tu sais qu’il y a un “après” possible.
Mais avancer, c’est renoncer à des sécurités, à des identités familières. Alors tu freines. Tu résistes.
🔮 Question de départ :
“Qu’est-ce que je n’ose pas lâcher… parce que j’ai peur de qui je serais sans ça ?”

RDV la semaine pro! Et n’hésite pas à me dire si toi aussi tu fais le challenge, qu’est ce que le Frisson du Manque t’a appris? Laisse un commentaire ou envoie moi un email si tu veux partager ;))

La bise 🙂

Si ça t’a touchée…Fais tourner la flamme.

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